Reportage

REPORTAGE
MUNICIPALES 2020 PYRENEES ORIENTALES : Les propositions des candidat-e-s sur le logement

Que proposent les candidat-e-s en termes de logement? Votre magazine Bien’Ici a promené son micro dans les permanences électorales, à deux semaines des élections municipales. Tous les principaux candidats à l'élection municipale 2020 de Perpignan ont été contactés. Certains d'entre eux n'ont pas répondu à nos sollicitations. 


Louis Aliot, (SE - app. RN) : « Des résidences pour personnes âgées à loyers très modérés »

« Une priorité : la construction de résidences pour personnes âgées à loyers très modérés, avec un accompagnement social. Nous fournirons un effort important pour la production de logements accessibles aux handicapés, les logements pour étudiants, et les lotissements communaux, afin de favoriser la primo-accession à la propriété. Afin d’aider les personnes défavorisées et les aidants, seront créées des cellules d’orientation et d’accompagnement.

La gestion du patrimoine bâti, parc privé ou social, déjà dégradé, ou en voie de le devenir, sera accompagnée, pour un mieux-vivre des résidents, une meilleure image de la ville. Des cellules dédiées seront mises en place. Leurs rôles : médiation pour la gestion des conflits de voisinage et des incivilités, aide aux syndics de copropriété, remise à niveau régulière des cités HLM vétustes… »

 

Agnès Langevine (EELV – PS) : « Réparer le tissu urbain et stopper le projet du Mas Vermeil »

« Il faut préparer la ville au choc climatique. Les habitants sont déjà fortement impactés par les canicules. Cela passe par une réparation du tissu urbain, dans une ville qui compte 32 % de taux de pauvreté et 23 % de chômage. La question de la qualité du logement est prépondérante : 4.000 d’entre eux sont insalubres dans le cœur de ville ! Je propose un programme de lutte contre le logement indigne, et l’instauration d’un permis de louer, pour lutter contre les marchands de sommeil, très actifs dans les quartiers Saint-Jacques et Saint-Matthieu.

Nous mettrons aussi en place une brigade pour repérer les situations à risque. Un plan de rénovation énergétique sera par ailleurs lancé, en nous appuyant sur le Service public de la rénovation énergétique de la Région Occitanie (dont Agnès Langevine est vice-présidente, NDLR). Perpignan compte 11.000 logements vacants. Il faut les réinvestir, les rénover et les adapter aux besoins nouveaux. Nous reprendrons la main sur la planification, pour introduire de la mixité. On compte par ailleurs beaucoup de familles monoparentales ou de couples sans enfant, dans des T5 : pour eux, il faut un programme de mobilités adapté.

Enfin, je préconise l’arrêt de l’étalement urbain, en stoppant par exemple le projet d’aménagement urbain du Mas Vermeil. Il faut conserver ce dernier bout de trame verte à Perpignan. C’est possible, et cela n’altèrera pas pour autant l’attractivité de la cité. »

 

Romain Grau (LREM) : « Un écoquartier à la caserne Joffre »

Dans son livre Pour Perpignan, pour faire renaître notre ville, qui vient de paraître, le député LREM propose de transformer la citadelle Joffre via un projet immobilier sur 15 hectares. « La difficulté que nous avons maintenant, c'est qu'il n'y a quasiment plus de soldats dans la caserne, explique-t-il. Elle n'est plus occupée que par des agents de la DGSE qui ne sont pas en grand nombre et, qui plus est, ont pour consigne de ne pas sortir. Cette situation fait que ce quartier n'a plus d'animation qu'il avait eue au temps où la caserne était pleinement occupée. L’aménagement d'un écoquartier de 15 hectares, en lieu et place de la caserne Joffre, rue Jean-Vielledent, constituerait un projet immobilier exemplaire et d'ampleur. Cela s’inscrirait dans une stratégie de redynamisation du centre-ville. »

 

Jean-Marc Pujol (LR) : « Rénover les immeubles dégradés du cœur historique »

« Nous souhaitons rénover, embellir et désenclaver certains quartiers. Cela passe par divers outils. Je déciderai une augmentation des aides à la pierre pour la rénovation des immeubles dégradés dans le cœur historique. Les logements dégradés seront réhabilités, en incitant les bailleurs sociaux à la réfection de tous les immeubles dans les quartiers anciens.

Le quartier Diaz sera restructuré, avec la démolition de six bâtiments et la réhabilitation totale des deux derniers. Le Champ de Mars sera restructuré, avec la création de nouveaux espaces verts, de jeux d’enfants, de parkings et de jardins familiaux.

Les immeubles dégradés dans les quartiers Saint-Jacques et Saint Mathieu seront reconstruits, dans le respect du nouveau schéma du secteur sauvegardé. Je poursuivrai les actions pour la réfection des façades des immeubles par des aides, dans le cadre d’un programme « Action façade ».

Par ailleurs, l’accession sociale à la propriété ainsi que la construction de logements à loyer modéré adaptés aux habitants seront favorisées. Je lancerai une politique d’aide afin de lutter contre la précarité énergétique, et poursuivrai la thermographie sur l’ensemble de la Ville, afin que chacun puisse comprendre la déperdition énergétique grâce à des caméras thermiques. »



Clotilde Ripoull (SE) : 
« Un plan Marshall de 100 millions d’euros »

« Je lancerai d’un vaste plan Marshall de plus de 100 millions d’euros d’investissements pour le logement et l’habitat. Outre que cela relancera le secteur du bâtiment et l’artisanat local, cette politique de commande publique aura pour objectif de lutter définitivement contre l’habitat insalubre à Perpignan, et d’accompagner un plan de rénovation urbaine et  énergétique des logements. Cette rénovation permettra de diminuer drastiquement la consommation d’énergie et de réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre par habitant d’ici la fin du mandat. Ce programme ne pourra véritablement valoriser l’immobilier des Perpignanais que s’il est suivi d’une recomposition du cadre de vie. Il faut rendre le centre-ville attractif vis-à-vis des classes moyennes, pour apporter de la mixité. Cela passe par la promotion de nouvelle mobilités, par l’implantation de forêts urbaines et par un effort de végétalisation. »

 

Caroline Forgues, (L’Alternative ! - liste citoyenne, soutenue par LFI, PCF, NPA, ERC et Génération.s) : « Reprendre le projet de l’Anru, en concertant les habitants »

« Nous mettrons en place un permis de louer pour lutter contre le logement insalubre encentre-ville, et pour mobiliser les propriétaires sur la rénovation. Ce permis de louer donnera un feu vert, ou pas, au propriétaire.

En parallèle, nous créerons une agence locale de l’énergie et de l’habitat, qui pourra accompagner les propriétaires, qu’ils soient bailleurs ou occupants, pour aller chercher les financements adéquats en vue de travaux de rénovation.

Nous voulons par ailleurs reprendre le projet de rénovation urbaine del’Anru, en faisant participer les habitants. Il faut un projet qui respecte la tramehistorique du centre ancien. Nous privilégions des réhabilitations plutôt que desdémolitions, lesquelles attendraient d’hypothétiques investisseurs privés.

Enfin, le taux de vacance reste très important dans les grands ensembles sociaux, du fait du retardpris dans les plans de rénovation. Il faut accélérer cette rénovation, en travaillant sur latransparence dans les attributions, et en jouant la mixité sociale. Aujourd’hui,l’urbanisme à Perpignan a concentré les problèmes, en créant des ghettos. »



À suivre ...