Reportage

REPORTAGE
MUNICIPALES 2020 GARD : Les propositions des candidat-e-s sur le logement

Que proposent les candidat-e-s en termes de logement? Votre magazine Bien’Ici a promené son micro dans les permanences électorales, à deux semaines des élections municipales. Tous les principaux candidats à l'élection municipale 2020 de Nîmes et Alès ont été contactés. Certains d'entre eux n'ont pas répondu à nos sollicitations. 

 

Nîmes

 

Jean-Paul Fournier (LR) : « Le Mas Lombard va servir de laboratoire »
« Le choix est de maintenir le rythme de production actuel (environ 800 logements neufs par an) en privilégiant le logement collectif mais avec des qualités d’usage importantes (matériaux, exposition, prolongements extérieurs, accessibilité aux transports, programmes intergénérationnels…) et une végétalisation accrue. L’opération Mas Lombard (aménageur : Eiffage) va servir de laboratoire pour les démarches innovantes en matière de logements et de bien vivre-ensemble.

En matière de réhabilitation, l’amélioration des logements existants dans le centre-ville et les faubourgs sera favorisée, notamment par des opérations de type OPAH, avec là aussi la volonté de favoriser l’exemplarité énergétique, les matériaux performants et la végétalisation des espaces pour créer des îlots de fraîcheur. Les trois projets « Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain » vont entrer en phase opérationnelle et générer environ 1.200 démolitions de logements sociaux. 600 seront reconstruits sur Nîmes. Une partie de ces programmes seront mixés à des logements en accession. »


Yoann Gillet, RN : « Mieux communiquer autour des OPAH »
« Les plans locaux d’urbanisme qui se sont succédés à Nîmes ont trop mis l’accent sur le logement social. Trop de foyers ne paient pas l’impôt à Nîmes : 40 % en 2014, 35 % aujourd’hui. La taxe foncière est trop élevée : on est dans le top 5 français ! Or, l’immobilier passe aussi par l’imposition. Il faut s’approcher d’un 50/50 au niveau de l’imposition des foyers, ce qui passe par une révision du PLH et du PLU, pour attirer les classes moyennes.

Concernant la rénovation du bâti ancien, plusieurs OPAH sont opérationnelles, mais il faut mieux communiquer : ces dispositifs sont trop peu connus des propriétaires. Or, ils donnent droit à des financements de l’Etat via l’Anah. Pour une fois qu’il y en a, il ne faut pas s’en priver ! D’autant plus qu’en cœur de ville, les façades sont certes très jolies, mais il règne souvent une grande précarité à l’intérieur. Enfin, je souhaite contrôler les investisseurs. Certains ne jouent pas le jeu sur la rénovation énergétique des bâtiments : ils touchent des subventions pour mettre des double-vitrages, et posent des vitrages simples. »

 

Yvan Lachaud (NC) : « Faire de Nîmes une ville-jardin »

« L’objectif est de faciliter l’accès au logement, dans un cadre apaisé et plus convivial. Le projet de la liste "Nîmes en mieux", c'est de fonder l’économie sur une ville à taille humaine, qui préserve la qualité exceptionnelle de l’environnement.

Celle-ci est marquée par la préservation de sa garrigue et de son habitat, qui reste un enjeu fort de l’urbanisme nîmois. Je veux faire de Nîmes une ville-jardin, où le logement, même en milieu urbain dense, puisse trouver à proximité des éléments naturels. Une végétalisation qui est essentielle à la résilience climatique et au rafraîchissement de la ville dans les périodes de canicules.

Je mettrai aussi en place des préconisations fortes en faveur des logements traversants, favorisant les courants d’air, plutôt que des logements mono-orientés et difficiles à ventiler. C’est sur ces bases que se construiront les politiques de renouvellement urbain et de rénovation de l’habitat dans les secteurs stratégiques. »

 

Daniel Richard (EELV) : « Un Plan Marshall de l’isolation et de la restauration de l’habitat existant »

« Les centres-villes ont été tués, par les hypermarchés d’abord, puis le e-commerce. Même les services administratifs partent en périphérie. Je veux refaire un vrai centre-ville, en arrêtant le développement en périphérie. Toutes les décisions urbanistiques donneront priorité au centre-ville. Il faut rebâtir en ville, avec des résidences passives végétalisées. Ces dernières ne sont pas un concept nouveau. Toutes les technologies existent. Le besoin d’y recourir est impérieux : Nîmes va périr par la chaleur et la sécheresse. Les coûts des collectivités, très endettées, doivent par ailleurs être moindres pour l’aménagement. Cela passe par un habitat plus vertical, comme il se faisait avant. Il faut par ailleurs un Plan Marshall de l’isolation et de la restauration de l’habitat existant.

Enfin, je souhaite aussi redynamiser la zone Ville Active. 7.000 personnes pourraient y vivre, dans un esprit de village proche du centre. On y mixerait logements, commerces et espaces de coworking. Le secteur est bien architecturé. L’idée est de préempter les commerces qui ne trouvent pas preneurs, pour construire des résidences. »



Alès



Max Roustan (LR) : « Un permis de louer pour lutter contre les marchands de sommeil »

 « Nous allons entrer dans l’acte 2 de la rénovation urbaine. 130 M€ d’investissements vont être injectés sur trois quartiers : Faubourgs du Soleil et de Rochebelle, et grand-rue Jean Moulin, en centre-ville. Ailleurs, nous continuerons la rénovation de l’habitat, avec le Plan Action cœur de ville.

Le nouveau guichet unique de l’habitat, créé il y a un an, permet aux habitants de s’informer sur toutes les aides possibles : les rénovations, l’isolation thermique et à l’énergie solaire, l’amélioration de l’habitat... Ce guichet mixe les aides de la ville d’Alès, de l’agglomération et de l’Anah (Etat).

Autre mesure, la mise en place du permis de louer. Cet outil nous permettra d’être efficaces dans la lutte contre les marchands de sommeil.

La ville est petite et dense, avec 42.000 habitants sur 2.200 hectares : les zones constructibles potentielles ne sont pas légion ! Mais il reste quelques espaces à conquérir, dans les zones de moyennes collines, dans le cadre d’un habitat raisonné.

Autre ambition : la végétalisation des terrasses et des toits-terrasses, dans le cœur de ville, pour créer des îlots de fraîcheur et des bacs de rétention des eaux pluviales. »