D’après Michaël Lalandes, vice-président de la French Proptech (170 start-up de l’immobilier connecté) et cofondateur d’Idealys (Montpellier), « le marché de l’habitat connecté est aujourd’hui mature. L’habitat de demain, qu’il soit en neuf ou en rénovation, sera connecté. D’ici à l’an prochain, plus de 75 % des logements seront équipés en domotique et en objets intelligents ».

D’autant plus avec l’arrivée de la RE 2020, qui va exiger un niveau accru de connexion, au niveau du bâtiment et du logement. Vient la question des coûts et de la fiabilité des objets connectés. « Les plans de maintenance des copropriétés intègrent ces enjeux. Désormais, les parcs sont maintenus à des coûts relativement faibles. »

Le digital est aussi un atout pour le recyclage des matériaux. « Sans donnée, il n’y a pas de caractérisation des produits et matériaux. Et sans caractérisation, il ne peut y avoir d’économie circulaire ni création de modèle économique profitable », analyse Christine Guinebretière, présidente d’Upcyclea, qui accompagne les promoteurs et les constructeurs dans l’évaluation des impacts des matériaux utilisés pour le bâti et dans la mise en place, dès la phase de conception, de circuits de recyclage.

Gérald Lepain, assistant à maîtrise d’ouvrage basé à Revel (Haute-Garonne), a intégré le Bim (maquette numérique) auprès de Tarn-et-Garonne Habitat dans une opération de démolition-reconstruction à Montauban. Sur la partie neuve, il intervient sur le marché de la conception et de la maintenance globale du futur centre administratif toulousain, « pour en faire un building operating system. Il y a peu de projets en France de ce niveau-là ».

Pour Léo Attias, président pour la France de la FIABCI (Fédération internationale de l’immobilier), « la rénovation numérique des bâtiments anciens des centres-villes devient un enjeu d’attractivité des grandes métropoles. Il faut se mettre au niveau des attentes des nouvelles générations ».

Le salon Dépan&Connect se déroulera les 15 et 16 juin, sous un format adapté. La French Proptech, très dynamique à Montpellier, sera présente.

Comment un promoteur intègre-t-il des services digitaux sans faire exploser les coûts ?

Au fur et à mesure, en fonction de la maturité des produits et des usages, et en analysant les avantages (services additionnels) et les inconvénients (les coûts afférents). Nous avançons progressivement, jusqu’à ce que le gain soit supérieur au coût.

Quel est le rôle de Serm.Cité dans la stratégie digitale d’un promoteur comme M&A ?

C’est un cahier des charges qui nous permet d’y voir clair. Sur la transition écologique, le fait de pouvoir traiter finement et interactivement l’ensemble des consommations représente un gain énergétique. La possibilité de mutualiser les places de parking permet d’avoir moins de places construites, et donc une empreinte carbone moindre. Idem pour ce qui est des interactions entre les différents modes de transport : tout sera centralisé sur une même application. Serm.Cité nous permet d’avoir de l’avance. L’idée est à présent de la déployer dans d’autres villes en France, pour exporter cette valeur ajoutée.

Homekonect est une start-up de 6 salariés, accompagnée par Le Village by CA Languedoc (Montpellier), qui a développé un logiciel collaboratif pour les constructeurs de maisons individuelles et les maîtres d’œuvre.

Comment vous est venue l’idée de créer HomeKonect ?

J’ai travaillé pendant 5 ans chez un constructeur de maisons individuelles de la région, et je remarquais au quotidien un manque de lien avec les clients. C’est ce lien que crée aujourd’hui HomeKonect, pour que les collaborateurs soient plus efficaces au quotidien, et pour que les particuliers soient rassurés dans leur projet de construction.

Quel est le modèle économique ?

HomeKonect est accessible aux particuliers, pour qu’ils soient acteurs de leur projet. Aussi, si le produit est vendu aux constructeurs de maisons individuelles, le particulier peut aussi bénéficier d’un outil digital et de son application mobile, pour discuter avec son constructeur.

Quelles opportunités sont apportées aux professionnels ?

Ils deviennent des constructeurs 2.0, et font grandir leur portefeuille client. Les particuliers ont la possibilité de se faire parrainer et de recommander.

Où en êtes-vous de votre développement ?

Nous sortons une web application pour les constructeurs (conducteurs de travaux sur les chantiers), et développons de évolutions pour les particuliers.

Qu’attendez-vous du prochain salon Depan&Connect, les 15 et 16 juin ?

C’est une porte ouverte à tous les professionnels. Cela permet d’écouter le marché. Ce type de salons fait évoluer le produit.