Laurent Villaret (FPI Occitanie Méditerranée) prône par exemple des bonus de densité pour les opérations vertueuses, « utilisant des matériaux biosourcés, des pôles de mobilité auprès des résidences ou recyclant des bureaux en logements ».

Se référant au Livre Blanc de la FPI (un document téléchargeable en ligne, gratuitement), il a aussi proposé de « travailler de concert avec la Ville et la Métropole de Montpellier pour élaborer un modèle économique sur la réhabilitation urbaine, et mieux travailler le recyclage de la ville sur elle-même. Il faut par ailleurs que l’habitat intermédiaire soit intégré dans les PLU ». Pour accélérer la sortie de foncier constructible, qui fait défaut, il suggère l’utilisation d’OAT (orientations d’aménagement et de programmation), procédure « plus rapide que les Zac ». 

Réunis pour la première fois au cours d’un débat, les aménageurs privés Angelotti (Roch Angelotti, 148 salariés) et GGL (Alain Guiraudon, 200 salariés), concurrents sur le terrain, se sont accordés sur les fondamentaux de leur métier. En résumé : une réflexion à long terme et l’anticipation des usages.

« La nature de l’urbanisme et les procédures sont telles que le temps dans lequel nous nous inscrivons est long, résume Alain Guiraudon. Notre légitimité vient de la qualité de vie, de la qualité de la sociologie de la ville que nous participons à mettre en œuvre. L’urbanisme réglementaire, par peur de la créativité, par peur d’avoir des projets ratés, refuse des projets ambitieux. Les acteurs sont parfois trop sur un urbanisme de mode : la smart city hier, les tiers lieux aujourd’hui… »

Son groupe, qui vient d’acquérir les sociétés lilloises Carré Constructeur et Loger Habitat, intègre de plus en plus l’agriculture urbaine dans ses opérations d’aménagement. « Les recyclages de friches urbaines, pourquoi pas… Mais l’Occitanie Est en compte bien peu, et les coûts des dépollutions sont élevés ! », prévient Roch Angelotti, dont le groupe va implanter une agence à Salon-de-Provence, et sollicite l’expertise de bureaux d’études. Il regrette une fiscalité organisée autour de la seule loi Pinel (défiscalisation), et un centralisme excessif. « Depuis Paris, on édicte des textes qui s’appliquent partout sur le territoire, sans prendre en compte les spécificités locales », ajoute Alain Guiraudon envisage même des « DDTM décentralisées », bénéficiant d’une autonomie.

De leur côté, Michaël Doumenc et Youssef Abboubi, du pôle immobilier de Lidl (créé il y a deux ans), ont présenté le concept d’opérations mixtes - logements, bureaux, parkings et surfaces commerciales - portées par l’enseigne de distribution dans les grandes agglomérations.

Une solution d’avenir, pour limiter la consommation de foncier. Un exemple va voir le jour à Fabrègues. « La mixité des opérations urbaines est une réponse aux enjeux démographiques, économiques, urbanistiques et sociétaux des métropoles. L’idée est de rapprocher notre activité de nos clients, et de proposer un modèle qui puisse être opérant », explique Youssef Abboubi.

Au niveau national, 250 projets sont référencés, selon différents schémas : retraitement de magasins existants, ouvertures, transferts de supermarchés. La nouveauté apportée par Lidl, par rapport aux socles commerciaux classiques en pied d’immeuble ? « On veut être en amont pour travailler la conception, et que le promoteur prenne en compte nos considérations et les consommateurs », répond Michaël Doumenc. « Félicitations à Lidl, s’est réjoui Alain Guiraudon. C’est une des premières enseignes, dans la région, à avoir accepté de verticaliser ses magasins, pour places des usages en-dessus et/ou en-dessous. »

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