Sillon alpin
Un marché du neuf porteur

Impacté par la crise sanitaire, le marché du neuf s’est contracté en France. Mais les agglomérations d’Annecy, Aix-les-Bains, Chambéry et Grenoble restent attractives. Pour les maisons individuelles et les appartements.

En France comme sur le sillon alpin, tout s’est figé le 17 mars. Les chantiers de construction se sont arrêtés brutalement et les projets d’acquisition ont été suspendus provoquant une importante chute des réservations. Selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) des Alpes, le secteur aurait connu une baisse moyenne d’en moyenne 50% des réservations sur quatre premiers mois de l’année 2020. Passé le confinement, les appels ont repris. Estelle Tremblay, conseil commercialisation immobilier neuf de Valexim Annecy peut en témoigner : « nous avons eu deux types de demande : des personnes qui avaient mis en attente leurs recherches et celles qui ont eu le déclic pendant le confinement et veulent de l’espace extérieur, voire même aller à la campagne. » Sur les quatre premières réservations post-confinement en neuf de l’agence, deux sont d’ailleurs des maisons : l’une dans une commune au bord du lac d’Annecy, à Saint-Jorioz, de 123m2 sur un terrain de 505m2 au prix de 554 900€ ; l’autre de 90m2 à Chapeiry, dans l’Albanais, entre Aix-les-Bains et Annecy, au prix de 349 900€. Les bords du lac d’Annecy ont toujours été plus chers.

Des prix à la hausse sur Annecy

Viennent ensuite, sur l’échelle des prix, les maisons construites sur les communes situées sur l’axe Annecy-Genève, zone très recherchée par les frontaliers, puis celles proposées sur l’Albanais. Et ces différences existent tout autant pour le collectif neuf. « Les appartements sur l’axe Annecy-Genève, notamment à Allonzier-la-Caille ou Villy-le-Pelloux, sont très prisés et plus chers que dans l’Albanais», indique encore la professionnelle. L’agence a, par exemple, vendu un T2 de 43,33 m2 à Villy-le-Pelloux au prix de 215 000€, soit un m2 à près de 4 950€. Sur l’agglomération annécienne, le prix moyen du m2 en collectif est plutôt les 5 400 €, soit une hausse de + 34% en dix ans! Son cadre, entre lac et montagne, son tissu économique particulièrement dynamique et sa liaison autoroutière Liane (A41 Nord) ouverte pour relier Genève en décembre 2009 ont, en effet, rendu le Grand Annecy très attractif. Les prix pourraient encore y augmenter, accentuant ainsi le report des recherches sur Grand Lac, l’agglomération aixoise voisine.

Et sur Aix-les-Bains?

Certains acquéreurs potentiels se détournent en effet du bassin annécien au profit de l’agglomération aixoise qui, à seulement 25 km au sud, est moins chère. Fin 2019, les appartements neufs s’y vendaient en moyenne à 4 137€ le m2, portant à + 33% la hausse enregistrée autour d’Aix-les-Bains depuis dix ans. « Sur certains programmes comme le Paris Tokyo Babylone, ensemble de 74 appartements lancé par Bouygues Immobilier juste derrière le Parc de Verdure d’Aix-les-Bains, le m2 peut dépasser les 4 500 € », renseigne Anaïs Gras, conseil commercialisation immobilier neuf de Valexim Aix-les-Bains. Dans l’ancien comme dans le neuf, son agence reçoit beaucoup d’appels de Parisiens attirés par la nature, le lac et la montagne. La tendance s’est accentuée depuis le confinement. Mais certains se trouvent freinés dans l’urgence de leur projet par les délais de livraison du neuf. Et puis il y a les investisseurs, très nombreux sur le marché aixois. Les appartements qu’ils peuvent y acheter sont moins chers qu’à Annecy pour un niveau de loyer plafonné identique (10,20€ le m2 utile en zone B1). La rentabilité locative y est donc plus forte.

Chambéry et Grenoble plus abordables

Toute proche, l’agglomération chambérienne affiche des prix moins hauts. En effet, si des pro- grammes en hypercentre comme Les Pierres Marines (80 appartements) peuvent se vendre jusqu’à 3 900€ le m2, le prix moyen sur le Grand Chambéry est de 3 530€.
Un prix raisonnable qui n’a augmenté que de 14% sur les 10 dernières années, soit moins que l’inflation sur dix ans! Et Chambéry talonne désormais Grenoble en matière de prix moyen dans le collectif. Au 30 avril dernier, le prix du neuf était en effet de 3 550€ le m2 dans la métropole grenobloise. Ce prix n’a augmenté que de 7% entre 2010 à 2019! «Il est toujours intéressant d’investir dans l’immobilier lorsque les prix restent raisonnables », rappelle Olivier Gallais, promoteur immobilier sur le sillon alpin. «Et plus encore lorsque la crise renforce la volatilité des produits financiers et boursiers, ajoute le Grenoblois Guillaume Trignat, directeur des programmes chez Trignat Résidences. L’immobilier est plus que jamais une valeur refuge. »