Permaculture urbaine
Les chemins à suivre pour jardiner en ville
Avec les potagers bios portés par la permaculture, l’époque où l’on devait choisir entre vie urbaine et plaisirs du jardinage est révolue.
Cultiver ses légumes lorsqu’on habite un appartement en ville... n’est plus un rêve réservé à ceux qui possèdent un jardin. La lutte contre le réchauffement climatique rejoint aujourd’hui l’aspiration de plus en plus d’individus à une alimentation plus saine, autour d’initiatives d’agriculture biologique urbaine, notamment.?Sur les balcons, les terrasses et les toits, mais aussi dans les cours et au pied des immeubles, des potagers cultivés selon les principes de la permaculture poussent presque comme des champignons. La nature retrouve ainsi au cœur des agglomérations la place que l’agriculture intensive lui a prise dans de nombreuses campagnes. Les citadins qui ont faim de verdure peuvent compter sur des associations et certaines collectivités qui unissent leurs moyens pour multiplier les jardins dans des environnements urbains. L’on retrouve ainsi la Fermaculture d’Annecy, qui anime «un jardin d’expérimentation sociale et permaculturelle». Mais aussi les Incroyables Comestibles, à Chambéry et Annecy, qui aident à la création de jardins comestibles en ville. Ou encore Ekosystem, présent sur les deux Savoie, qui invite à pratiquer une écologie en action délivrant pour se faire ses astuces : du simple conseil pour un potager plus écologique à la conception de systèmes complexes de production diversifiée en permaculture. Et ce n’est pas une liste exhaustive. Loin s’en faut.
Créer son potager en copropriété, c’est simple
Mais avant de regarder à cultiver plus loin, regardons déjà chez soi. Quand on s’installe en appartement, la seule surface disponible pour jardiner se situe sur le balcon ou la terrasse. Si vous souhaitez y créer un potager en copropriété, son installation devra être approuvée par l’assemblée générale. Si vous avez le feu vert, vos plantes grimpantes devront sagement rester sur votre treille, et ne jamais partir à l’assaut de la façade de l’immeuble. De même, vos pots de fleurs et jardinières ne doivent pas être placés sur la face externe de la rambarde du balcon. Veillez aussi à respecter le poids maximum que peut supporter votre terrasse.
Sachez que balcons et terrasses peuvent supporter une charge de 350 kg au mètre carré. Mais guère plus! Un bac carré de 40 cm de côté et de même profondeur pèsera une fois arrosé près d’une centaine de kilos. Le mieux est de vous renseigner auprès du syndic ou de l’architecte pour connaître le poids que votre terrasse peut supporter.
Mais plutôt que de vous lancer seul dans l’aventure, vous pouvez aussi fédérer quelques voisins et monter un projet de jardin partagé dans votre résidence. C’est tout à fait possible. Qui plus est, c’est convivial !
Les jardins partagés ou comment cultiver les rencontres
Nul besoin de savoir jardiner pour venir rejoindre un jardin partagé près de chez vous; c’est justement l’endroit idéal pour apprendre auprès de jardiniers plus expérimentés ! Tout en tissant des liens, on découvre comment se passer de pesticides, utiliser les techniques de paillage, de compost, les plantations d’engrais verts... Notre région en compte déjà 441. On les trouve aussi bien au cœur des villes que dans certains villages. Plus de 15 000 per- sonnes (source : Le Passe-Jardins) y cultivent des légumes sur des espaces qui peuvent aller de quelques dizaines à plusieurs centaines de mètres carrés. Ils peuvent naître de l’initiative d’une mairie, d’un bailleur, ou d’un groupe de résidents qui décide de mettre du vert et du partage dans son quotidien.
Si l’aventure vous tente, la première étape consiste à trouver un terrain. Cela peut être une grande cour, un terrain vague, un jardin abandonné... Il est aussi possible de transformer en potager les espaces verts situés en pied d’immeuble. Parfois, les jardins peuvent naître dans des lieux improbables, à l’image les toits d’immeubles investis par l’association Popex, à Chambéry.
Vous pouvez aussi tout simplement aller consulter votre mairie. Il faudra ensuite identifier le ou les propriétaires pour leur présenter votre projet et déterminer avec eux les aménagements nécessaires, mais aussi les conditions et limites de son utilisation.
À ce stade, il sera fort utile au groupe porteur du projet de se constituer en association: définir clairement son projet autour d’un lieu certain est indispensable avant d’inviter les futurs résidents-jardiniers à participer.
Des outils en ligne pour jardiner en ville
Parmi les fortes tendances se détachant dans l’art de semer, planter et maintenir des légumes, fruits et végétaux, en ville, on compte, bien sûr, le co-jardinage.?Pour le pratiquer, ou trouver simplement un jardin partagé, le mieux est encore de consulter les quelques sites qui se sont spécialisés dans cette activité. Notamment Prêtersonjardin.com. Lancé en 2010, le site invite les propriétaires à ouvrir la porte de leur jardin en mettant l’accent sur la rencontre et l’échange. Il comptabilise actuellement plus de 9 000 annonces dans toute la France. Pour bien faire les choses, on y trouve aussi un contrat de prêt à titre gratuit à télécharger.
Le site animé par Savez-Vous Planter Chez Nous (wwwplantezcheznous.com) fonctionne également sur le principe du co-jardinage. Tout comme Shareterre.?com, il permet de trouver facilement
des jardins disponibles près de chez soi. Le co-jardinage est enfin présent sur les smartphones grâce à l’application Adopte ma tomate. Il y est possible d’accéder à tous les outils d’informa tion et de mise en relation utiles entre citadins sans terre et propriétaires de jardins.
Pour trouver un jardin partagé près de chez vous, rendez-vous alors sur le site du Passe-Jardins (www.lepassejardins. fr). Soit le réseau des jardins partagés d’Auvergne-Rhône-Alpes. L’annuaire y est très complet.