Reportage

REPORTAGE
MUNICIPALES 2020 HÉRAULT : Les propositions des candidat-e-s sur le logement

Que proposent les candidat-e-s en termes de logement? Votre magazine Bien’Ici a promené son micro dans les permanences électorales, à deux semaines des élections municipales. Tous les principaux candidats à l'élection municipale 2020 de Montpellier, Béziers et Sète ont été contactés. Certains d'entre eux n'ont pas répondu à nos sollicitations. 

 

Montpellier

Michaël Delafosse (PS et PCF) : « L’écoconstruction sera la norme sur les nouveaux programmes »

« Montpellier est la 4e ville de France en termes de loyers. Un coût important pour les familles.  À l’image de Lille et de Paris, nous voulons instaurer un moratoire sur les augmentations de loyers. Durant ce mandat, nous voulons également agir pour rendre accessibles les logements par les transports en commun (bus, tramway) Notre ambition est que chaque Montpelliérain se trouve à 15 minutes d’un espace vert. Nous voulons inscrire Montpellier dans la transition écologique en accompagnant les rénovations thermiques des bâtiments pour les rendre plus sobres en consommation d’énergie. Sur les nouveaux programmes, l’écoconstruction sera la norme. Nous nous engageons à travailler à renforcer l’accessibilité à la propriété des jeunes ménages en mobilisant tous les outils que la législation propose : Office Foncier Social, maîtrise du foncier… »

 

Mohed Altrad (SE) : « Un appel à projets pour chaque opération »

« L'esprit de quartier deviendra la base de toute nouvelle urbanisation ou rénovation au-delà de 100 logements. Un plan pour les jeunes primo-accédants sera lancé. L'hébergement locatif spécifique pour les étudiants, des logements adaptés aux handicaps et pour seniors intégrera tous les projets. Un appel à projets déterminera pour chaque opération la meilleure intégration dans le quartier, son originalité architecturale et sa qualité environnementale. Il faut prévoir des espaces fraîcheur pour les jours de canicule et l'utilisation de matériaux adaptés aux conditions climatiques. Enfin, j'attache beaucoup d'importance à la présence de gardiens d'immeubles logés sur place. »

 

Olaf Rokvam (RN) : « Fini les tours de 10 ou 15 étages »

« Que recherchent les familles ? Il est important qu’elles se sentent bien dans leur environnement. Je préconise plus d'espaces verts, des appartements qui respirent (avec de la lumière), des services publics et des commerces à proximité. Comme ‘Un village à la ville’. Fini les tours de 10 ou 15 étages, lesoccupants réclament de la taille humaine... Cette situation va entraîner un surcroît de sécurité. »

 

Philippe Saurel (DVG) : « Une foncière publique pour lutter contre la spéculation »


« Je souhaite créer une foncière publique pour Montpellier. Cette entité dédiée, complémentaire du Groupe Serm-SA3M, servira à lutter contre la spéculation foncière, par l’achat de terrains. De manière générale, l’urbanisme peut gérer beaucoup de problèmes d’insécurité. C’est l’esprit du programme « Places à Tous », réalisé par phases, qui s’installera dans le temps, et ne se limite pas à la plantation d’arbres. Il faut notamment repenser la liaison entre le lycée Joffre et l’Esplanade, et refaire une immense place piétonnière, en traitant la désimperméabilisation des sols et en luttant contre les îlots de chaleur. En matière de rénovation urbaine, des maisons de projets vont être créées dans les quartiers Cévennes et Mosson, retenus dans le cadre du NPNRU. Des centaines de millions d’euros vont être investis dans la rénovation de ces quartiers prioritaires. Enfin, sur la méthode, je mènerai encore plus de concertations publiques, en prise directe avec la population, avant que les projets urbains ne soient décidés puis lancés. »

 

Coralie Mantion, EELV : « Obliger à construire de grands logements »
« Les prix de l’immobilier flambent, obligeant nombre de familles à se loger toujours plus loin. Il est temps de changer de modèle pour créer une offre de logement accessible à toutes les familles. Pour cela, il faut lutter contre la spéculation, encadrer les loyers, mieux contrôler les locations Airbnb, mobiliser les logements vacants et doubler le budget du logement social. Notre mesure phare : obliger les promoteurs à construire de grands logements, adaptés aux besoins des familles. La méthode consistera à coopérer avec les villes voisines, pour bâtir une politique du logement pensée à l’échelle du bassin de vie, pour une répartition équilibrée des nouveaux arrivants sur toute la métropole. »

 

Patrick Vignal (LREM) : « Stopper l’urbanisation dévoreuse d’espaces naturels »

« Je propose la création d’une agence de l’Urbanisme et de l’Environnement, un territoire à énergie positive en 2050, des circuits courts pour la construction des logements et un plan de rénovation thermique du logement ancien. Il faut par ailleurs stopper toute urbanisation dévoreuse d’espaces naturels et fixer des règles de production d’énergies renouvelables. »

 

Alex Larue ( LR-UDI) : « Une pause dans les permis de construire »

« Nous organiserons en septembre des Etats généraux de l’Immobilier. Sur les nouveaux permis de construire, je souhaite instaurer une pause de l’instruction pendant deux ans, pour faire un état des lieux, et permettre une meilleure aération de la ville. On est passés de ‘Montpellier la Surdouée’ (slogan de marketing territorial des années 1980, NDLR) à ‘Montpellier l’asphyxiée’. Il faut réfléchir à l’échelle de l’aire urbaine, arrêter desurdensifier, et travailler sur l’existant. Des immeubles de 12 étages qui se font face à quelques mètres de distance l’un de l’autre, comme on le voit dans Parc Marianne, ce n’est pas le bon modèle d’urbanisme. »

 

Béziers

Robert Ménard (SE) : « Poursuivre le réveil du centre-ville »

« Le nouveau PLU rend aux espaces naturels et à l’agriculture 544 hectares qui devaient faire l'objet de constructions. Béziers a fait le choix de poursuivre le  réveil de son centre-ville. La ville compte encore trop de logements vacants et nous souhaitons que les investissements publics et privés privilégient le centre-ville grâce au dispositif Action Cœur de Ville. Des projets vont voir le jour dans les prochains mois au Capnau et à Saint-Jacques, qui feront ensuite tâche d'huile dans d'autres quartiers. La construction de nouveaux logements sociaux va être ralentie une fois passée la reconstitution des logements détruits de la Devèze. De nouveaux appartements rénovés seront mis sur le marché par Action Logement, afin que les classes moyennes soient plus nombreuses à revenir vivre en cœur de ville. La lutte contre l'habitat indigne représente aussi une priorité. Nous réaliserons des contrôles plus fréquents de décence, notamment dans le cadre du permis de louer. Enfin, le grand plan de ravalement de façades s’étendra à de nouveaux quartiers, comme l'entrée Ouest. »

 

Nicolas Cossange (PS-PCF-PRG) : « Remonter le niveau des logements dans le cœur historique »

«  Béziers souffre d’un problème de logements précaires, mal ou pas entretenus par les propriétaires, au sein d’îlots insalubres. C’est une situation très particulière, qui ne se retrouve qu’à Perpignan en région. Ici, le centre-ville est l’un des quartiers les plus pauvres. Les classes moyennes et plus favorisées se trouvent dans les quartiers périphériques. L’extension urbaine de Béziers est due à l’arrachage des vignes et aux politiques d’accès à la propriété pour les classes moyennes. Je propose de continuer l’aération du centre ville et de la végétaliser. Il faut arrêter la logique d’un un habitat HLM diffus en centre-ville. Je propose d’augmenter le nombre de HLM, de haute qualité environnementale, et de lutter contre les marchands de sommeil. Il faut remonter le niveau des logements du cœur historique. Les classes populaires doivent continuer à y vivre, mais décemment. Or, aujourd’hui, dans le privé locatif à Béziers, on trouve des loyers moins chers que des HLM. »

 

Pascal Resplandy (LREM) : « Baisser la taxe foncière et mettre en place un PLUI »

« Je propose de baisser la taxe foncière, pour une convergence fiscale réelle à l’échelle communautaire. A Béziers, la taxe foncière est 30 % plus chère que dans les villages alentours, alors que l’on trouve dans ces villages des services publics de meilleure qualité ! Béziers n’est pas structuré à ce jour pour lutter contre ces communes voisines qui pratiquent encore l’étalement urbain, pour répondre aux demandes de pavillons individuels. Il faut mettre en place un PLUI, ce qui n’est pas dans les tuyaux à l’agglomération. Chaque maire est très jaloux de pouvoir continuer à pouvoir délivrer les permis. Le PLU de Béziers est certes cohérent, mais il implique que les territoires voisins limitent eux aussi l’étalement urbain. Béziers a perdu la défiscalisation Pinel, les prix baissent dans l’ancien, et figurent parmi les plus faibles du département. Des efforts sont à produire sur les passoires énergétiques, à travers un plan urbain. »

 

Sète

François Commeinhes (soutenu par LR et LREM) : « 1.800 logements à l’entrée Est »

« Un logement pour tous, en reconstruisant la ville sur la ville, c’est le sens de la politique que je mène à Sète. Les précédents mandats, je les ai consacrés à redonner vie à notre ville. En 2000, Sète était endormie, elle se dépeuplait (-10% de perte de démographie). Pour y remédier, j’ai lancé un grand programme de requalification des quartiers anciens dégradés (PNRQAD). 800 logements ont été rénovés en centre-ville. Cette action, basée sur un principe de mixité sociale par le biais de logements sociaux diffus, se poursuit. Nous imposons dans chaque programme immobilier 20 % à 30 % de logements sociaux et demandons 20 % à 30 % d’accession à la propriété. Avec le soutien de l’Anru, nous venons de lancer une requalification globale du quartier de l’île de Thau, qui a obtenu le label EcoQuartier. Le Plan local de l’habitat prévoit de créer 250 logements par an. Le projet de l’entrée Est (2020-2030) va dans ce sens. S’inscrivant dans l’histoire de la ville, qui s’est construite autour du développement de son port, ce projet vise à reconquérir des friches industrielles. A terme, cet écoquartier offrira 1.800 logements, dont 30 % de sociaux et 30 % d’accession à la propriété. »

 

Sébastien Denaja (PS) : « Rénover l’habitat ancien privé dégradé »

« 2.500 logements du parc privé sont indignes, insalubres ou très dégradés. La priorité, c’est de mettre le paquet sur la rénovation de l’habitat ancien privé dégradé. Divers leviers existent, en lien avec l’Etat : PNRQAD, Anah, Plan Action Cœur de ville… De manière générale, il faut être innovant en matière de logement : favoriser l’accession à la propriété à des prix abordables, l’habitat participatif, la colocation intergénérationnelle, la végétalisation, les matériaux bioclimatiques, les économies d’énergie, travailler sur des parcours résidentiels nouveaux. Je crois beaucoup dans la colocation intergénérationnelle. Cela sort des seniors de l’isolement, sachant que 11.000 personnes vivent seules à Sète. Et cela permet à des étudiants de se loger à bas coût. Autre proposition : un bilan logement établi par l’agglomération pour les seniors de plus de 70 ans. Il s’agira d’identifier les travaux d’adaptation à réaliser pour bien vieillir chez soi. Je prévois aussi une résidence senior sociale. Enfin, je reverrai la Zac entrée Est. Je souhaite davantage de développement économique, et moins de logements, dans cette zone. On a vraiment besoin de se concentrer sur des quartiers très dégradés. »