Reportage

L'immobilier en chiffres dans l'Hérault 
Dossier Spécial


Dans l’Hérault, hausse des volumes de ventes et des prix
Éclairants. C’est ainsi que l’on peut qualifier les chiffres présentés le 15 septembre par la chambre départementale des Notaires de l’Hérault.

Indicateur clé du dynamisme de l’immobilier, le volume de ventes augmente de 2 % en un an (période allant du 1er avril 2019 au 31 mars 2020) dans l’Hérault. Avec des fortunes diverses selon la typologie de produits : + 4,9 % pour les appartements et+ 2,8 % pour les maisons anciennes, - 1,5 % pour les appartements neufs et – 9,9 % pour les terrains à bâtir.

Appartements anciens : des disparités, Palavas double La Grande-Motte

Les prix des appartements anciens augmentent de 4,1 % pour les appartements anciens, pour s’établir à un prix médian au m2 de 2.680 €. Un niveau supérieur à la moyenne d’Occitanie (2.300 €), mais inférieur aux moyennes régionales de Nouvelle-Aquitaine (2.750 €) ou de la région Sud (3.170 €). Les prix des appartements anciens sont certes en hausse dans la métropole de Montpellier (prix moyen au m2 : 2.710 €), mais on reste encore loin des standards de Lyon (4.500 €), Bordeaux (4.300 €), Nice (3.860 €) ou même Toulouse (2.850 €).

Dans l’Hérault, les T2 et T3 sont les biens les plus prisés (60 % des ventes sur ce type de produits).

 

De fortes disparités territoriales sont observées. Alors que la bande littorale voit les prix atteindre 3.200 €/m2, le secteur de Béziers reste particulièrement attractif (1.140 €/m2).

 

Des écarts que l’on retrouve au sein même de la commune de Montpellier : un appartement dans le quartier Saint-Martin (1.790 €/m2, + 1 %) se vend deux fois moins cher qu’à Port-Marianne (3.650 €/m2, + 8,2 %), deux quartiers pourtant distants de 3 kilomètres. Le secteur de l’hypercentre (Comédie) accuse une baisse de 1,6 % (3.250 €/m2), tout comme Estanove (- 5,6 %, 2.200 €/m2), La Martelle (- 9,2 %, 2.000 €/m2) et Alco (- 3,2 %, 1.960 €/m2). Dans les autres quartiers de la capitale languedocienne, les prix continuent de croître, avec des hausses à deux chiffres à Gambetta (+ 13,2 %, 2.980 €/m2), La Croix-d’Argent (+ 11,5 %, 2.630 €/m2), Les Aubes (+ 15,4 %, 2.550 €/m2) et Celleneuve (+ 11,4 %, 2.000 €/m2).

À noter, sur le littoral, qu’avec 4.350 €/m2 (+ 7,9 %), Palavas-les-Flots est devenue plus cher que La Grande-Motte (4.030 €/m2, + 4,8 %). Mis à part Agde (2.730 €/m2, - 3,6 %), Vias (2.610 €/m2, - 1,8 %), Lamalou-les-Bains (1.720 €/m2, - 1,7 %), Pézenas (1.400 €/m2, - 8,2 %) et Ganges (910 €/m2, - 13,9 %), des hausses se font sentir partout dans l’Hérault. Avec des pointes spectaculaires à Mèze (+ 16,1 %, 2.930 €/m2), Juvignac (+ 15,9 %, 2.910 €/m2), Vic-la-Gardiole (+ 12,7 %, 3.890 €/m2) ou Sète (+ 10 %, 2.410 €/m2). 

Appartements neufs : un plafond atteint ?

Face à une contraction de l’offre (le marché s’est affaissé de 50 %) et à la pression foncière, les prix s’envolent mécaniquement : + 11 % ! Niveau jamais atteint, les appartements neufs se commercialisent à hauteur de 4.250 €/m2 dans l’Hérault, au lieu de 3.600 €/m2 il y a dix ans. Les disparités territoriales suivent la courbe de l’ancien, avec un pic à Montpellier (4.590 €/m2), où se concentre l’essentiel de la demande. Le littoral suit à 3.780 €/m2, alors que le secteur de Béziers est plus accessible, à 2.890 €/m2.

Maisons anciennes : + 2,2 %, un prix de vente moyen de 220.000 €.

Un tarif sans commune mesure avec la région Sud (307.300 €), mais au-dessus de la moyenne d’Occitanie (174.000 €). Les biens se vendent à 304.800 € en périphérie montpelliéraine, et à 160.000 € dans le Biterrois. Les communes les plus chères sont Castelnau-le-Lez (410.000 € en moyenne, + 6,2 %), Saint-Gély-du-Fesc (393.000 €, + 19 %), Lattes (379.900 €, + 1,8 %), Pérols (365.000 €, + 10,1 %) et Mauguio (330.000 €, + 3,6 %). Des hausses à deux chiffres sont observées à Fabrègues (+ 10,2 %, 290.500 €), Pignan (+ 17 %, 305.000 €), Sauvian (+ 15,8 %, 227.500 €) et Canet (+ 12,8 %, 225.600 €).  

Terrains à bâtir : un prix de vente médian de 113.000 €, en hausse de 4,8 %.

Des prix bien supérieurs à la moyenne régionale (70.000 €) ou aux départements voisins du Gard (79.800 €) et de l’Aude (52.800 €). Les prix oscillent du simple au double entre le pays biterrois (71.500 €) et la région de Montpellier (143.800 €). 

« L’immobilier est devenu une valeur refuge »

Comment analysez-vous ces chiffres ?

Alors que nous sortons de plusieurs années de hausse, ces dernières statistiques montrent un ralentissement de cette hausse. Depuis le déconfinement en mai, nous avons observé un retour très rapide de nos clients. L’attractivité de la métropole de Montpellier ne se dément pas.  L’immobilier est devenu une valeur refuge pour les Français, avec des taux d’intérêt très bas. Avoir un toit pour la retraite, ou se constituer un patrimoine, sont des préoccupations centrales. 

Le confinement a-t-il accéléré la dématérialisation des procédures ?

Oui. Une grande majorité des études délivrent des actes électroniques, et se sont mises à la signature par comparution à distance. C’est une solution l’avenir, qui peut résoudre des problèmes, accélérer les signatures tout en apportant des garanties juridiques. D’autant plus qu’une partie de notre clientèle se trouve souvent à l’étranger ou en déplacement. Le décret permettant cette signature par comparution à distance s’est arrêté fin août. Le conseil supérieur du notariat plaide pour son utilisation au quotidien. 

Observez-vous une augmentation de désistements, du fait du durcissement des conditions d’octroi des prêts ?

On avait en effet annoncé une vague, mais je ne la perçois pas. Il y a certes un peu plus de demandes de prêts rejetées, mais c’est loin de constituer la majorité des dossiers. Et les taux d’intérêt toujours bas maintiennent les primo-accédants dans la course à l’accession.