1h30 d’échanges, à bâtons rompus ! Lancement réussi du Lab Immo de Midi Libre, le 10 septembre, avec Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du Logement. L’événement, très suivi en visio via le Facebook live, a attiré 80 professionnels de la filière de l’acte de bâtir.

La ministre a d’abord été accueillie au 3^e étage du siège social de Midi Libre par Jean-Benoît Baylet, directeur général adjoint de La Dépêche du Midi, Bernard Maffre, PDG de Midi Libre, Claire Charbonnel, directrice générale déléguée et Olivier Biscaye, directeur de la rédaction.

Venue prendre le pouls des professionnels de terrain, Emmanuelle Wargon a échangé librement. « Un tiers des demandes de prêts immobiliers sont désormais exclus avec le durcissement des nouveaux critères d’attribution (pas plus de 33 % d’endettement par ménage, note), alerte un professionnel. Il est dommage que la notion de reste à vivre ne soit pas prise en compte. »

Au fil du Lab, des échanges clairs et courtois, dans une ambiance de travail. Des thèmes diversifiés ont été abordés : un échange avec l'architecte montpelliérain François Fontès sur l'opportunité de créer des villes nouvelles (lui y étant favorable, elle opposée) ; Le logement des plus démunis, en présence d'associations du territoire (Fondation Abbé Pierre, Habitat&Humanisme, Fondation Emmaüs) ; Comment concilier la sobriété foncière et les besoins de construction ?  Cartofriches, un outil évolutif en accès libre, pour identifier les friches commerciales et industrielles à recycler.

Les débats ont aussi porté sur la nouvelle politique de défiscalisation, prévue à partir de début 2022 par le gouvernement.

Les promoteurs immobiliers présents ont aussi fait part de leur inquiétude immédiate face à l'effondrement du marché. Les architectes ont rappelé la nécessaire promotion des biomatériaux et du bois, pour faire émerger des filières industrielles de l'écoconstruction.

S’adressant au monde HLM, la ministre a promis un « un quasi-maintien des agréments devrait être atteint en 2020 ».

Les échanges, rythmés, ont aussi été ponctués par quelques ‘punchlines’, comme cette sortie teintée d’humour d'Alain Penchinat (Les Villégiales), selon qui « il est plus rapide de construire un immeuble que de le raccorder au réseau électrique ». Une allusion directe à la complexité des procédures. Emmanuelle Wargon a cependant tempéré les promesses de simplification, déjà brandies dans le passé. « Mieux vaut identifier trois ou quatre points précis sur lesquels vous souhaitez des simplifications, et s’y attaquer réellement ensemble », a-t-elle proposé.

Le 9 octobre, table ronde au Musée de la Romanité à Nîmes, sur le thème " Villes résilientes, pression foncière, écoconstruction : les défis de l'immobilier gardois ". Pour en parler, seront présents Julien Plantier, premier adjoint du maire de Nîmes, délégué à l'urbanisme, président de la SAT et de la SPL Agate ; Sophie Lafenêtre, directrice générale de l'Établissement public foncier Occitanie ; Françoise Bottero, architecte associée à HB More Architectes (Nîmes).

« Le Lab Immo est un espace de débats qui privilégie le dialogue avec l'ensemble des acteurs (promoteur, aménageur, lotisseur, social...). C'est déjà une vraie innovation en soi de pouvoir donner la parole à chacun et de susciter l'échange sur un sujet aussi large que l'immobilier, sans oublier personne autour de la table.

Un format synthétique, dynamique et interactif qui permet une proximité immédiate avec l'invité du jour, à savoir pour cette édition, notre ministre. À retenir surtout, la qualité des échanges, bien orchestrés par les animateurs. On va à l'essentiel. Les réponses sont claires, précises, intelligibles par tous, sans jamais digresser.

La sensation, à l'issue de ce Lab Immo, est celle de repartir avec une vision claire. Nous souhaitons avancer concrètement avec l'ensemble des partenaires associés à cette aventure.

Grâce au Lab Immo, nous espérons contribuer à notre modeste niveau, à un sujet qui nous tient particulièrement à cœur chez Promeo : celui de donner du sens à l'acte de construire, afin de bâtir ensemble un immobilier plus durable. »

« Pouvoir échanger avec la ministre du Logement, en déplacement en région malgré la période de Covid, c’est déjà très positif.  Autre point appréciable, la grande liberté d’expression offerte par le format. Une bonne partie du débat s’est déroulée sous forme de questions-réponses. Les professionnels d’origine variée ont pu poser des questions directement, et ont eu des des réponses assez claires sur les sujets.

Cela dit, aujourd’hui, le ministère ne voit pas assez l’étendue des dégâts potentiellement futurs sur l’ensemble de l’industrie de la ville. Nous nous inscrivons dans un rythme de fabrication lent. Ce qui se passe aujourd’hui, aura des conséquences dans six mois. Suite à la réunion de la FFB Hérault, le 22 septembre, plusieurs maires de l’Hérault (Michaël Delafosse, François Commeinhes, Robert Ménard) sont tombés d’accord pour trouver à très court terme des solutions pragmatiques afin d’enlever des grains de sable. Parfois, il suffit de peu de choses pour enrayer la machine. Par exemple, la préfecture a demandé aux mairies de délivrer des permis de construire pendant le confinement, mais il leur fallait passer par des commissions pour l’accessibilité handicapés, gérées par la DDTM… laquelle était fermée. Voilà typiquement le genre de contradictions que le Lab Immo peut aider à détecter.

Le rôle du Lab Immo, c’est un espace d’échanges permettant aux professionnels de trouver des solutions simples, efficaces et immédiates. »