Reportage

L'immobilier en chiffres dans le Gard 
Dossier Spécial


Gard : une envie de vert et d’extérieur.
2020, une grande année pour les biens immobiliers situés en dehors de Nîmes. Bien’Ici passe en revue les chiffres-clés de l’immobilier gardois, en s’appuyant sur les statistiques de Notaires de France. Les chiffres cités correspondent à la période allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020.

Appartements anciens : Nîmes moins chère que les autres communes

Le prix médian d’un appartement dans le Gard s’élève à 1.970 €/m2, soit une hausse de 5,6 %. Le niveau moyen d’une transaction est de 100.000 €, pour une surface habitable de 54 m2. La préfecture, Nîmes, est paradoxalement moins chère que la moyenne des autres communes. Le prix moyen d’acquisition d’un appartement est de 1.720 €/m2 à Nîmes (+ 4,7 %, prix médian : 90.200 €), et de 2.460 €/m2 (+ 12,7 %) pour les communes hors Nîmes (prix médian : 105.000 €).

Appartements neufs : une hausse de 17 % !

Dans le neuf, le prix médian progresse de 17 %, pour atteindre 4.050 €/m2. La transaction-type se chiffre à 169.000 €, pour une surface habitable de 42 m2. Là encore, avec 4.300 €/m2 (+ 18,8 %) et un prix médian de 211.00 €, les biens situés dans les communes hors Nîmes sont plus prisés que ceux situés à Nîmes même (3.980 €/m2, + 17 %, prix médian de 154.000 €). 

Maisons anciennes : un prix moyen de 200.000 €

C’est la transaction-type dans le département : il faut compter 200.000 € (+ 2,6 %) environ pour acquérir une maison ancienne de 100 m2 habitable, sise sur un terrain de 610 m2, dans le Gard. Concernant les maisons neuves, le prix médian augmente de 10,3 % en un an (235.000 €), pour une surface habitable de 99 m2 et une surface de terrain de 500 m2 en moyenne. 

Terrains à bâtir : des tarifs abordables

Les niveaux de prix sont plus abordables que dans l’Hérault. On peut acquérir dans le Gard une parcelle de 720 m2 pour 80.000 € (+ 1,2 %). Nîmes présente un prix au m2 de 60 €, au lieu de 120 € pour les communes hors Nîmes. Mais les terrains étant plus vastes à Nîmes (moyenne de 2.820 m2, au lieu de 710 m2 hors Nîmes), les montants des transactions présentent des disparités : 145.000 € à Nîmes en moyenne (- 4,5 %), au lieu de 78.500 € hors Nîmes (+ 4,6 %).

« Les acquéreurs recherchent des biens avec de l’espace »

Quel premier bilan tirez-vous de 2020 pour l’immobilier gardois ?

Le marché immobilier gardois reste actif, et nous nous dirigeons vers une très bonne année 2020, malgré le Covid-19 et le confinement. Les prix ne se sont pas effondrés, et les taux d’intérêt ne se sont pas envolés. Nous serons proches de 2019, qui avait été une excellente année. Nous vendons des produits qui étaient délaissés avant la crise sanitaire : de belles propriétés, nécessitant parfois des travaux. 

Une envie de nature et d’espaces ?

Tout à fait. L’acquéreur a pris conscience que la qualité de vie est essentielle. C’est un changement de mentalité. Il recherche des biens avec de l’espace. Les terrasses, cours, jardins…, la campagne, sont favorisés, au détriment des produits de centre-ville, souvent sans balcon. Depuis juillet, on vend de belles propriétés, à but de résidence principale, à des gens qui nous disent avoir souffert du confinement. Beaucoup laissent tomber leur vie parisienne, lilloise ou lyonnaise, ou panachent les deux, en restant travailler dans une métropole mais en installant la famille dans le Gard. D’autant plus que les grandes entreprises favorisent le télétravail pour réaliser des économies de m2. Beaucoup de clients nous disent que les patrons les ont incités au télétravail. Ce qui offre aussi de nouvelles perspectives de vie aux salariés concernés. Ils pensent à acheter une maison en région, plutôt que de rester coincés dans un appartement 3 pièces. L’activité est surtout soutenue par des projets de résidence principale, l’investissement passe un peu au 2e plan en ce moment.

Quels sont les secteurs particulièrement prisés ?

Nîmes est un peu en-dessous, au bénéfice des communes hors Nîmes, proches de la nature. Des endroits ruraux, offrant une qualité de vie différente, connaissent une flambée de leurs prix : + 7 % à Caissargues, + 8,6 % à Manduel, + 8,9 % à Pujaut, + 13 % à Vauvert.

Les volumes de transactions se maintiennent-ils ?

Oui, les niveaux de transactions demeurent importants. Les 180 notaires gardois sont très sollicités pour mettre en place des promesses de vente. Il y a même une frénésie pour l’achat depuis le déconfinement, mi-mai. La saison estivale, d’ordinaire plus calme, s’est prêtée aux acquisitions immobilières. De surcroît, les gens ont moins voyagé, en raison de la situation sanitaire. Ils ont donc pris le temps de chercher des biens immobiliers. 

Observez-vous un durcissement des conditions d’octroi des prêts immobiliers ?

Moins que ce que l’on pensait. En revanche, les délais se rallongent. Il faut désormais au moins trois mois pour obtenir le déblocage des fonds. 

Où en est votre profession en termes de dématérialisation ?

Le confinement a rendu obligatoire le développement de la visio et des signatures à distance. La crise sanitaire a servi de leçon aux notaires qui n’avaient pas voulu s’équiper, je n’arrêtais pas de le leur dire ! (rire). Aujourd’hui, tous mes confrères ont pris conscience de la nécessité de moderniser les process. Nous continuons bien sûr à recevoir, dans un strict respect des normes sanitaires : masques, plexiglas installés, gel hydroalcoolique, portes maintenues ouvertes, peu de monde dans les bureaux… On oblige nos clients à porter le masque pendant les rendez-vous. Il faut parfois les rappeler à l’ordre ! (sourire) Personne ne souhaite un reconfinement, même partiel. Cela aurait des conséquences néfastes sur le marché immobilier.