Reportage

Immobilier neuf : 100 propositions pour relancer la machine dans l’Hérault 


Nouvelle année, mais guère de bonnes nouvelles du côté de l’immobilier neuf dans l’aire urbaine de Montpellier.

Une crise de l’offre sans précédent s’abat sur la promotion immobilière de l’ex-Languedoc-Roussillon.

Le 24 novembre, Laurent Villaret, président de la Fédération des promoteurs immobiliers Occitanie Méditerranée (FPI OM), a alerté sur un niveau « historiquement bas » de mises en vente de logements neufs sur le marché : même pas 900 ventes sur les derniers trimestres, à comparer aux 2200 lors du premier semestre 2018. Il y a un millier de logements en moins offerts à la vente par rapport à 2016 dans la métropole de Montpellier (1500, au lieu de 2500).

Autre signe inquiétant : « Il n’y a plus de stock dur (logements livrés, non vendus). Le taux n’est que de 0,8 % dans la métropole de Montpellier, alors qu’un marché habituel compte entre 4 et 5 % de stock dur », détaille Laurent Villaret.

Cette crise de l’offre « devrait empirer en 2021. Si rien n’est entrepris pour que de nouveaux projets voient le jour, les résultats de cette année seront pires que ceux de 2020. Les mises en vente ont diminué de plus de 30 % en 2020 par rapport en 2019. En 2021, elles pourraient encore baisser de plus de 10 % par rapport à 2020 », anticipe Laurent Villaret.

Les prix restent trop élevés, et continuent d’augmenter : 4300 €/m2 dans la métropole de Montpellier, au lieu de 3600 € en 2013. « La crise de l’offre ne permet pas une diminution des prix de l’immobilier neuf dans l’Hérault. »

À l’horizon 2030, avec 545.000 habitants (+ 1,2 % par an, d’après l’Insee), l’estimation des besoins en logements à l’échelle des 31 communes de la métropole s’élève entre 4740 et 5100 unités nouvelles par an (source : Métropole de Montpellier, PLUi, juillet 2018).

Bonus de constructibilité

La FPI OM n’en reste pas au stade des seuls revendications. Un Livre Blanc, baptisé « Cent préconisations pour construire une ville durable en soutenant l’immobilier neuf » (disponible ICI), donne des outils concrets aux élus du territoire.

Ce document fourni, élaboré avec le bureau d’études Adéquation, Arthur Loyd et Socotec, comprend des propositions pour les activités résidentielles, mais aussi pour les locaux d’activités et les entrepôts.

Par exemple, le secteur MIN / Restanque est « idéal pour travailler sur la logistique du dernier kilomètre ».

Sur certaines zones où les bâtiments d’activité sont devenus obsolètes, la FPI propose l’octroi d’un bonus de constructibilité (horizontale ou verticale) lors de ces opérations.

La zone de la Lauze, à Saint-Jean-de-Védas (ouest de la métropole), jugée « très difficile d’accès et totalement obsolète », doit être requalifiée « à l’identique de l’opération menée sur la ZI du Salaison, à Vendargues (est de la métropole).

Même idée de bonus de constructibilité dans les logements, « suivant le niveau environnemental, ainsi que la végétalisation produite ».

Autres pistes, la gestion du stationnement (foisonnement, mutualisation) à l’échelle de l’immeuble mais aussi du quartier, qui permettrait une meilleure utilisation du parc ; l’obtention d’une cartographie complète des PUP (projets urbains partenariaux) ; la mise en place d’une signature rapide pendant l’instruction des permis de construire pour « déconfiner » ces derniers ; une valeur maximale de prix foncier pour faire office de repère dans les appels d’offres ; la mise en place d'un process de régulation des prix du foncier, par divers leviers  ; la sensibilisation des propriétaires fonciers par la Ville aux raisons de l’établissement d’un prix plafond pour le foncier…