Reportage

Financement : moins de biens en vente, des conditions allégées  
Reportage


Bonne nouvelle en ce début d’année pour financer votre projet immobilier.

Le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) desserre les conditions d’emprunt, annonce la Centrale de financement dans son étude annuelle, publiée le 2 février.

L’endettement maximal autorisé (incluant le coût de l’assurance emprunteur) passe de 33 % à 35 %, et la durée des emprunts de 25 à 27 ans pour l’immobilier neuf, dans un contexte de taux d’intérêt toujours très bas, pouvant descendre à 0,95 % sur 25 ans.

Point de vigilance, une baisse du nombre de biens à la vente. Le volume de transactions immobilières générées en 2020 a diminué de 25 % pour s’établir à 980.000 signatures au niveau national, revenant au niveau de 2018 (une année cependant considérée comme très bonne). « Beaucoup de vendeurs ont retiré leurs projets, et diffèrent leur décision du fait de la crise sanitaire, explique Sylvain Lefèvre, président de la Centrale de Financement. Les biens qui restent se ventent rapidement, et à des prix soutenus. » Le montant du prêt principal moyen augmente de 5,53 % entre 2019 et 2020.

Le télétravail intégré comme une donnée pérenne

Les ménages français sont devenus raisonnables, poursuit l’expert. « Ils ne partent plus du principe qu’une revente de leur bien immobilier avec plus-value est actée. Ils n’empruntent plus sur 30 ans, et vont chercher de l’apport. L’épargne étant faiblement rémunérée, les mouvements d’apport s’en trouvent facilités. Les normes du HCSF ont permis d’éduquer le marché ».

Autre tendance, la quête d’une pièce supplémentaire, dédiée au télétravail, « désormais intégré comme une donnée fondamentale de la vie quotidienne, et pas uniquement liée à la Covid-19 ».

Les banques sont plus regardantes « sur des dossiers de salariés d’entreprises du tourisme ou de l’aéronautique », deux gros employeurs en Occitanie. Sur ces secteurs considérés aujourd’hui comme à risque, « on va demander davantage d’apport. Le chômage partiel sur les bulletins de paie est surveillé ».

Enfin, « les primo-accédants disparaissent presque du marché. Certains s’autocensurent même, en s’autocritiquant leurs dossiers ! Ce qui profite aux emprunteurs plus aisés », décrypte Sylvain Lefèvre.

Quid de 2021 ? L’approche de l’emprunt immobilier sera de plus en plus digitale, et les acquéreurs recherchent « de plus en plus de confort et d’espace : une maison, une pièce en plus, un bien avec un espace vert », conclut-il. 

Les chiffres clés de l’année 2020

 86 % des emprunts sont destinés à l’achat d’une résidence principale

65 % des Français empruntent à deu

56.317 € : c’est le revenu annuel moyen pour les Français ayant pu accéder à l’emprunt en 2020

+ 20,6 % d’apport demandé entre le 1er et le second semestre 2020

+ 5,65 % d’augmentation sur le montant moyen des prêts signés au cours de l’année


Source : Centrale de Financement, février 2021