Edito

Le billet de Hubert Vialatte 
L’immobilier au service de l’environnement


Dans ce numéro de mars, nous vous présentons deux sujets d’avenir : le boom de la construction bois et une expérimentation inédite d’habitat flottant à Gruissan, dans l’Aude. Quel est le dénominateur commun entre ces deux articles ? Ils montrent que l’immobilier s’adapte au changement climatique, et joue tout son rôle dans une transition durable, vers le monde de demain.

Le bois et les matériaux biosourcés suscitent ainsi un intérêt croissant chez les particuliers désireux de construire leur maison individuelle. Les professionnels en attestent, et l’étude nationale, à paraître avant l’été, viendra le montrer en chiffres. Le moteur ? L’envie de faire un geste fort pour la planète, à sa propre échelle. De plus, la future RE 2020 (réglementation environnementale pour la construction neuve) pousse en ce sens.

La conscience environnementale se traduit donc dans les projets immobiliers. « Beaucoup de gens se rendent compte qu’à leur échelle, ils peuvent agir contre le réchauffement climatique, qu’il s’agisse de construction de leur maison, de sa rénovation ou de son extension », explique Anne Kenler (Fibois Occitanie).

Autre projet, celui-ci unique en France. 35 habitats flottants vont voir le jour à Gruissan. Une victoire pour le maire de la station audoise, Didier Codorniou, par ailleurs président du Parlement de la mer et premier vice-président de la Région Occitanie, qui a su convaincre les services de l’État et surmonter le maquis des réglementations. À partir du 1er juillet, 35 habitations (« LodgeBoats »), destinées en location à des vacanciers, vont être installées dans l’avant-port, face à la célèbre plage des chalets. Une occasion rêvée de lâcher prise, dans un cadre romantique et insolite. Deux ‘chalets flottants’ sont déjà disponibles à la location, depuis le 1er mars.

Cette expérimentation a aussi une dimension environnementale, et pourrait être dupliquée ailleurs. Face à la montée des eaux, de nombreux campings du littoral seront menacés. Il faudra bien trouver des solutions alternatives. Par ailleurs, la population des plaisanciers vieillit, ce qui induit une réflexion sur la mutation des ports de plaisance. « La modernité des infrastructures, l’utilisation raisonnée des toutes dernières technologies embarquées, le souci de mieux accueillir et d’accompagner visiteurs et plaisanciers au plus près, font de Gruissan une destination du troisième millénaire », souligne Didier Codorniou, en évoquant les Lodgeboats. 

Qu’on se le lise : l’immobilier ne doit pas se résumer à l’image de bétonisation sans scrupule, image à laquelle certains veulent le réduire !