Reportage

Annecy
Le marché du neuf reste sous pression

Malgré les incertitudes liées à la crise sanitaire, le marché annécien devrait se maintenir. La demande est toujours aussi soutenue, notamment à l’égard de l’offre dans le neuf.
Terre de montagne, la tête dans les nuages et les pieds dans le lac... Rares sont les villes comme Annecy alliant qualité de vie et activité économique. Ce qui ne ralentit pas la dynamique du marché im- mobilier. « La demande de poten- tiels acquéreurs est toujours aus- si soutenue», constate d’emblée Estelle Tremblay, conseil immo- bilier de l’agence Valexim d’Anne- cy. Cela y compris en 2020, année si particulière...

Forte demande en logements neufs

Le marché est tendu et les prix du neuf grimpent vite au-delà des 5 000 € le m2. Dans cette cité au cadre idéal, il faut composer entre lac et montagne, ce qui si- gnifie que le foncier disponible est rare. Les prix s’envolent à me- sure que l’on s’approche des rives du lac. Malgré des programmes neufs d’envergure, la construction peine à suivre le rythme de la démographie du bassin annécien. «Nous comptons une tren- taine de programmes neufs en Haute-Savoie, poursuit Estelle Tremblay. À Annecy, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas d’offre. Mais la demande est forte car de nom- breux clients cherchant dans l’an- cien se reportent sur le neuf. Cela sous l’effet de la rareté des biens anciens en vente mais également des prix.» Notons aussi que le marché annécien est un marché de résidences principales, moins prompt au turnover.

De nombreux programmes en cours de réalisation

Parmi les programmes neufs, le chantier de l’Avant-Scène, sur l’avenue du Trésum, est évidem- ment le plus important à Annecy avec 480 logements en acces- sion et 152 logements sociaux.
Il devrait s’achever totalement au quatrième trimestre 2022. Il resterait encore quelques lots à saisir. Jusqu’à présent les plus petits appartements se seraient vendus autour de 260 000 € et les plus hauts de gamme à plus d’un million.
Plusieurs programmes de taille intermédiaire sont sortis ou vont sortir de terre. D’ici la fin de l’an- née, MGM livrera son Jardin Car- dinal (29 lots, T3 et T4 à partir de 335 000 €), avenue de Brogny, et a lancé la commercialisation de Jardin Olga (32 lots, du T2 au T5, livraison prévue en 2022), chemin des Fins Nord.
De son côté, Priams développe les programmes Luminance (troi- sième trimestre 2022), le Septuor (troisième trimestre 2021) et Sky- view (quatrième trimestre 2021). Le premier, avenue de France, propose des appartements du T1 au T5, à partir de 229 000€; le second, route de Vignières, 18 ap- partements (du T2 au T5) à partir de 365 000€; le dernier, route de Pringy, des T3 et T4 à partir de 305 000 €...
Des programmes neufs en cours sont aussi à noter si l’on élargit le périmètre. Notamment à Sey- nod, avec les programmes Grand Angle (60 lots, livraison en 2022), Scenography (38 lots, fin 2021) et Atmosphère (18 lots, début 2022). Ou à Pringy: Domaine du Châ- teau (70 lots, fin 2021). «Outre ces programmes de la commune nouvelle, nous pouvons encore citer des projets à Sévrier voire Saint-Jorioz», achève de dé- peindre Estelle Tremblay qui constate par ailleurs un regain d’intérêt pour les maisons indivi- duelles, en particulier dans l’Alba- nais « où le foncier est disponible et les prix sont plus attractifs ». ?



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Le marché locatif annécien, il commence à bien le connaître. Adrien Lanvers était depuis un an en alternance dans le cadre d’une licence professionnelle en transaction et gestion de biens immobiliers de la CCI Formation d’Annecy. Il devient en septembre, à 25 ans, gestionnaire locatif pour le groupement Valexim.?Originaire de Morzine, Adrien Lanvers a d’abord suivi un cursus sport études au lycée du Mont Blanc, à Passy, en section hockey sur glace. Puis il s’est consacré à sa carrière de sportif au Hockey club de Morzine-Avoriaz... Avant de se lancer dans l’immobilier, «un do- maine qui m’a toujours attiré», souffle-t-il. Il valide d’abord un bac professionnel en amé- nagement et finition d’intérieur, en alternance chez un patron qui lui a «beaucoup appris»: «Peinture, plaque de plâtre, électricité, réalisa- tion de devis, études de chantier... Je me suis familiarisé avec toutes les facettes du métier.» Des connaissances qui lui servent désor- mais dans son nouveau costume de ges- tionnaire locatif dans lequel il s’épanouit. «On accompagne les bailleurs et les locataires de A à Z, sur les aspects juridiques, techniques et commerciaux. Il faut être rigoureux, conscien- cieux et avoir le sens du contact humain. »

Fin connaisseur du secteur annécien

Des aptitudes très utiles lorsqu’on travaille sur le dynamique marché annécien. «C’est très tendu: beaucoup de demandes, peu d’offres, examine-t-il. Le bassin est particulièrement at- tractif: économie et démographie dynamiques, offre universitaire, tourisme, proximité avec la Suisse... Un contexte ultra-favorable aux bail- leurs qui louent sans difficulté leur bien en 48 heures.» Adrien Lanvers observe ainsi un mar- ché locatif effervescent de juin à fin août sur le segment des étudiants. Et puis il y a toujours le marché familial qui domine toute l’année et crée une dynamique sur les T3 et T4. «On observe de plus en plus de familles venir de Bordeaux ou de Paris pour s’installer à Annecy, suite à une mutation dans la région. »
Parmi les secteurs les plus demandés : entre Bonlieu et les Galeries Lafayette, et dans la conti- nuité du lac d’Annecy jusqu’à Annecy-le-Vieux. « Pour trouver plus accessible, il faut s’éloigner du côté de Cran-Gevrier ou Seynod », conseille AdrienLanvers,déjàbonconnaisseurduterri- toire où Valexim est bien implanté. « Nous avons entre 750 et 800 lots à gérer rien qu’à Annecy. »